Palestine-Israël : « Au commencement… »
Le conflit israélo-palestinien est devenu un sujet d’actualité récurrent. Les manifestations pro-palestinienne ou pro-israélienne se sont enchaînées dans différentes villes de France et dans le monde entier. Des interventions télévisuelles ont permis d’étendre le sujet.
Cependant des questions demeurent, sait-on pourquoi et comment est né ce conflit ? En connaissons-nous les vraies causes ?
Ce conflit est géopolitique, certes, car il s’agit là de s’approprier un territoire mais il faut aussi remarquer qu’il s’est étendu à un problème de religion. Qui aurait pu croire qu’au XXIème siècle des guerres de religion éclateraient encore ? La guerre est la seule solution ? Une paix durable est-elle encore possible ?
Dans un conflit, au moins deux peuples, deux pays ou deux hommes s’affrontent. Dans ce cas précis il s’agit d’un affrontement entre Israël et l’Etat de Palestine.
D’après les dires de certains historiens, il est erroné de penser qu’il s’agit d’un conflit ou d’une guerre car pour cela, il s’agirait d’un affrontement entre deux armées, or dans ce conflit, seule Israël possède une armée : « Nous ne pouvons parler d’une guerre car pour cela il faut une armée… seule Israël en possède une. » (Tariq Ramadan, Ce soir ou jamais, 12 février 2009.
En comparaison à cela, Raanan Gissin, le porte parole du Tsahal (il s’agit de l’armée israélienne comprenant tous les corps de l’armée : armée de l’air, de terre, la marine et les services secrets) déclare qu’ « il faut que les médias tirent avec [leurs] soldats. C’est la guerre » (Maariv, Tel-Aviv, 27 octobre 2000).
Ces deux points de vue sont différents voilà pourquoi je vous les expose. Dans ce conflit, nous avons clairement deux visions qui s’opposent, la première étant celle des palestiniens, qui essayent de défendre un territoire et la seconde celle des israéliens, voulant avoir cette même terre.
En exposant ces deux idées, je veux aussi vous montrer à quel point il est difficile de mettre un mot sur ce qui se passe au Moyen-Orient. Le mot « guerre » ne sera pas utilisé, j’opterai pour le « conflit » (ce dernier n’étant pas un synonyme de « guerre »).
Avant de parler de la population civile, bien qu’elle soit la plus touchée par ce conflit, il faudrait s’arrêter sur les hommes de « pouvoir » de ces deux pays.
Le pouvoir a été donné à certains hommes qui, à l’avenir, vont gérer une terre, un pays. Nous allons parler de ces hommes, mais nous allons aussi voir comment cette terre a été partagée.
Pour comprendre comment, en 2008, 60 ans après la création de l’Etat israélien ce conflit israélo-palestinien persiste, il faut remonter à 1947 et au plan de partage de L’ONU : La résolution 181. Ce partage a été établi afin de délimiter le territoire palestinien et israélien dans le but de calmer les tensions. L’Etat israélien a pu compter sur le soutien américain pour obtenir un territoire. En 1947 un texte de loi est voté pour formaliser cette décision, il s’agit de la résolution 181 qui partage le territoire en un état juif de 14 000 km² et un état arabe de 11 500 km². De ce texte naît le conflit puisque si l’Etat israélien est satisfait, les palestiniens ne le sont pas. Ces derniers n’ont pas accepté le partage estimant que des concessions avaient été faites et que le tracé était trop arbitraire, ne respectant pas certains villages palestiniens en les incluant dans la délimitation israélienne alors que cela n’avait pas été fait avec les villages israéliens. De plus, les palestiniens, appuyés des pays arabes réclamaient le pays au complet.
En Israël, bon nombre de présidents et de 1er ministres se sont succédés depuis 1948. Parmi eux : Chaim Weizmann (1er président israélien), Zalman Shazar (président en 1963), Avraham Burg (en 2000) ou encore Shimon Peres (en 2007). Tous ont œuvré dans le but de créer un Etat israélien légitime. Un combat qui aujourd’hui encore persiste puisque l’Etat de Palestine, qui est assiégé, ne compte pas pour autant céder son territoire.
Pendant le gouvernement d’Ariel Sharon, élu 1er ministre en 2001, la puissance militaire israélienne s’est vue doublée. Sa politique était centrée sur la non-acceptation de négociations, concernant la création d’un Etat palestinien et sur la négation des aides extérieures, ayant pour but d’inciter les arabes à quitter la Cisjordanie. Sous le gouvernement de Sharon, un « mur séparateur » est construit (projet émis au préalable sous le gouvernement d’Ehud Barak) pour protéger le peuple israélien. Une fois de plus, les opinions divergent, les uns estimant que ce « mur » ne redessine pas les frontières et qu’il a pour seul objectif d’empêcher les attaques terroristes, les autres pensant et appuyant l’idée que c’est un moyen de repousser les limites établies par la Résolution 181. Lorsqu’Ehoud Olmert succède à Ariel Sharon, la politique envers la Palestine n’est pas changée.
Il est évident que les généralités sont à éviter, tous les israéliens ne sont pas contre les palestiniens et ces derniers ne sont pas tous des djihadistes. A l’image d’un journaliste (gauchiste) israélien qui a écrit un article dans lequel il dénonce « les tendances les plus profonde de la société israélienne » [Gidéon Lévy, Ha’Aretz, Tel-Aviv] en citant, entre autres, le racisme et la haine. Cela nous montre que, malgré la puissance des hommes au pouvoir, des minorités existent permettant de nuancer l’opinion publique.
De l’autre côté, nous pouvons citer une journaliste yéménite qui dénonce, elle aussi, l’antisémitisme que le Hamas prône. Elle déplore l’incitation, faute d’information, un moyen d’embrigader les enfants comme les plus grands : « cela relève […] de notre inconscient et d’une haine latente… » [ Elham, Manea, Shafaf, Londres].
Comme nous avons pu le voir, le Hamas est à dissocier des hommes de pouvoir que la Palestine a pu connaître, comme Yasser Arafat et l’OLP. Le Hamas est une organisation indépendante, qui a le même but que les palestiniens, pouvoir créer un état indépendant mais en usant de force et d’endoctrinement qui sont, à ce jour, peu prolifiques.
Dans ce conflit, nous avons vu quelle est la politique israélienne, il s’agit là de dissuader toute révolution, principalement à l’aide d’armes et du fameux blocus de la bande se Gaza. Une politique de dissuasion sur fond de discorde qui, à ce jour, ne donne pas une impression de fin. Une politique de dissuasion qui fait pour première victime des civils. En chiffres : entre le 27 décembre 2008 et le 06 janvier 2009 au moins 500 civils sont tués et 200 blessés, statistiques de l’ONU. Des chiffres percutant pour imager un conflit qui s’étend le plus à la population civile.
Concernant la Palestine, une organisation retient notre attention lorsqu’il s’agit de la lutte pour la libération de la Palestine : l’Organisation pour la Libération de la Palestine (OLP).
Cette organisation fut créée en 1964, c’est une coalition de mouvements politiques et paramilitaires de la Ligue Arabe. Le leader de ce mouvement, le plus connu et reconnu dans le monde pour sa lutte acharnée afin d’obtenir un territoire palestinien est Yasser Arafat.
Cet homme a reconnu en 1993 l’Etat d’Israël et ce dernier en retour reconnaît l’OLP comme le représentant légitime du peuple palestinien. Yasser Arafat est aussi le créateur d’une organisation politico-militaire, le Fatah, créé en 1957 elle est un organe permanent de l’OLP et constitue la défense du pays.
Face à Yasser Arafat il y a le Hamas. Cette organisation lutte également pour la proclamation d’un état palestinien indépendant, avec cependant des idées qui divergent du Fatah. En effet, le Hamas prône le djihad (il s’agit d’une guerre sainte ayant pour but de défendre l’Islam) La présence de ces deux organisations qui luttent pour la même cause mais de deux manières différentes provoque une guerre interne entre pro-Fatah et pro-Hamas.
Suite à la mort de Yasser Arafat en 2004, des élections sont organisées en 2006 et le Hamas en sort vainqueur il est alors à la tête de la Palestine, poursuivant ainsi ses attaques terroristes et sa politique de récupération du territoire.
Troisième point sur lequel on peut discuter : la religion. Ce thème est sûrement l’un des principaux dans ce conflit puisque les deux populations sont de deux religions différentes. Nous avons dit que le conflit était géopolitique mais la religion y tient l’un des rôles principaux puisque chacune des populations a sa religion, cette dernière étant un maillon de la politique du pays. A l’image du Hamas qui, nous l’avons dit plus haut, prône le djihad, nous remarquons que la religion ne fait pas bande à part. Pour ce qui est d’Israël et du judaïsme, il fait également parti intégrante du conflit.
Suite aux élections législatives en Israël en mars 2009, un parti politique gagne : le Likoud. A la tête du parti, un certain Benyamin Netanhayu, qui en est à son second mandat en tant que 1er ministre de l’Etat d’Israël, le 1er remontant à 1996-1999. Ces élections étaient l’espoir dans le monde de voir le conflit évoluer peut-être vers une sortie, un accord. Cependant il faut noter le refus de la part du nouveau gouvernement en place, de toute cession du territoire et surtout du lieu saint par excellence (un lieu qui réunit les 3 religions monothéistes) qui est aujourd’hui sous surveillance mondiale : Jérusalem.
Ces deux pays sont différents, leur politique est différente, leur religion l’est aussi cependant leur but est le même: récupérer le territoire.
A quand la fin du conflit, un retour à la paix et une entente durable entre ces deux nations ?
CHERROUDA Sara